CONAKRY / 2019


Invitation d’Hakim Bah pour le Festival Univers des Mots à partager la réflexion et la conception d’un festival se déroulant dans les quartiers Kipé et Kaporo de Conakry où est implanté le siège de La Muse, Cie qui porte le festival. Univers des Mots est un festival de théâtre pluridisciplinaire, dirigé par Hakim Bah et Bilia Bah qui s’est déroulé en octobre et novembre 2019.

En lien avec les artistes invités par le Festival (voir dossier de presse) nous avons proposé 3 artistes habitués des Scénos Urbaines pour y développer des projets transdisciplinaires :

Androa Mindre Kolo a imaginé une cérémonie d’ouverture performée avec danseurs, musiciens et engin de chantier

Lionel Manga a conçu un spectacle de cirque avec une compagnie locale de jeunes circassiens

Fatou Cissé a été associée à l’écrivaine Samira Negrouche pour produire un spectacle entre écriture et danse



VIDÉOS DU PROJET


PROJETS DES ÉTUDIANTS SUR LE SITE DE PLAY>URBAN


Parallèlement au projet des Scénos Urbaines 3 étudiants de l’atelier de scénographie de la HEAR, 5 étudiantes de La Cambre [Bruxeilles] accompagnées de Zouzou Leyens ainsi qu’une étudiante du TNS ont été associés à des projets de spectacles portés par des artistes invités avec des étudiants et artistes de Conakry. De plus un groupe d’étudiant.e.s du programme [a]FA / [applied] Foreign Affairs, à de l’Institute of Architecture – University of Applied Arts Vienna accompagné par Baerbel Mueller et Frida Robles y ont mené un projet entre architecture et espace de représentation.

http://www.le-hub.hear.fr/playurban/2021/04/conakry-univers-des-mots-afa/

http://www.le-hub.hear.fr/playurban/2021/09/context-conakry-publication-de-applied-foreign-affairs-vienne-2021/


Notre participation (ScU2) a été dans un premier temps (en avril puis septembre ) de réaliser un repérage des lieux envisageables dans le quartier pour y présenter des spectacles. Lors de la résidence en octobre et novembre nous avons principalement accompagné les étudiants et les artistes invités afin qu’ils puissent réalisé au mieux leurs projets. Notre participation scénographique propre s’est concentrée sur l’aménagement d’un espace collectif de rencontre sur la terrasse couverte du siège du festival.






TERRAIN – VAGUE un texte de Marjolaine Mansot

Imaginez une Ville dont on aurait volé les plans.

Les habitants arrachés aux principes scientifiques de la cartographie devraient réinventer le Chemin. Regarder et re-penser un rapport à la Ville selon une échelle humaine et intime.

Connaître la Rue, son relief et son architecture. Les enseignes deviendraient leurs nouveaux repères. De l’expérience et de la transmission.

La Ville demanderait d’être vue et connue pour être parcourue, et de constituer une carte des regards.

Ce rapport d’observation créerait une organicité de « là où chemine l’homme », les Rues clairement calibrées subsisteraient, mais les Chemins seraient multiples, éphémères, et le bout de papier consignant les trajectoires sous forme de tracés noirs serait dépassé par les heureux hasards des ruelles.

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«  Tu sais aller au Carrefour de la brioche dorée, s’il te plaît ?

— Oui je sais.

— 10000 ? 

— Oui.

— Merci. 

— Tu fais quoi ici ? 

— Du théâtre, un festival de théâtre.

— C’est quoi du théâtre ?

— …. »

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Le Théâtre dans cette Ville serait hors des cartes, hors des salles closes et noires, au dehors des institutions. Et de même que ces Chemins, son sens et sa place deviendraient organiques. Les interstices deviendraient la place de scènes et sa forme ouvriraient large ses bras, et prendraient de multiples visages.

Au détour des ruelles d’un marché, le Théâtre déboucherait sur un Terrain. Un Terrain Vague -dirait l’occident- ou le Terrain Kaporo – dirait l’habitant. Et toujours en écoute de « là où il chemine », le Théâtre arpenterait les interstices du Terrain, et du mot Vague il comprendrait le mouvement d’une onde produite par la friction du vent à la surface des bâches bleues tendues, d’une masse d’air chaud qui arrive brusquement ou encore d’un groupe de personnes qui se déplacent ensemble vers…

Il s’échapperait de l’idée de Terrain—Vague /sans culture ni construction/ selon l’occident et embrasserait les Chemins indistincts et mouvants des passages sur le Terrain, pour en garder le sens d’un fort lieu de rencontre, d’échange et de création.