Lenaïg Le Touze 

Je
………………………………………………………………………………cherche
à
……….explorer
……………………………….
i…………………………………….une intranquillité politique

……………………………………………………………………..mettre à l’épreuve
……….les formes
………………………………….de
………………………………………………………………………………………………..désorientations 

,
……………………………………………………………………………….. déconstruire 


Lénaïg Le Touze, Interprète et illustratrice, elle se forme après des études de droit, au théâtre avec les acteurs du Groupe T’Chang de Didier-Georges Gabily, puis à l’écriture chorégraphique à Exerce avec Mathilde Monnier et enfin au dessin de manière autodidacte. 

Elle aborde les enjeux du langage de manière très libre en créant des performances à Addis Abeba (French feeling), Ouagadougou (Waf ne kiegba), Marseille (En fumette ou la force plastique des nuagesRadio humaine), Oran (Quand les poèmes colonisèrent notre pays). 

Elle construit son parcours d’interprète au théâtre avec Denis Lebert (Bérénice), François Tizon (Les jeunes filles), Julie Kretzschmar (Sosies) ; Anne-Laure Pigache (Pourparlers), Joao Fiadeiro (Où va la lumière quand elle s’éteint ?), Sandra Iché (Droite gauche). 

Elle vit depuis 2015 à Marseille et rejoint 2 associations, l’une, Mot à mot engagée dans le champ de la formation linguistique pour des personnes en situation d’exclusion, l’autre, l’An 02 engagée sur l’accompagnement d’un syndicat d’habitant·e·s (Collectif d’Habitant.e.s Organisé.e.s du 3è). Formée dans ces contextes aux outils de l’éducation populaire, elle co-anime des actions artistiques dans des quartiers populaires. Elle participe à la revue Rodeo ; elle publie Inséparable, roman graphique, en 2016 et co-réalise en 2020 avec le collectif du 5 novembre Place du 5 novembre sur des textes de Serge Valetti en hommage aux victimes des effondrements de la rue d’Aubagne. Elle s’implique dans le collectif Travaux Publics depuis 2019 et co-réalise en 2022 Le social brû(il)le produit par la MC93 dans le cadre du dispositif des Nouveaux Commanditaires. 

A performer and illustrator, after studying law, she trained in theater with the actors of Didier-Georges Gabily's Groupe T'Chang, then in choreographic writing at Exerce with Mathilde Monnier, and finally in self-taught drawing. 

She tackles the challenges of language in a very free way, creating performances in Addis Ababa (French feeling), Ouagadougou (Waf ne kiegba), Marseille (En fumette ou la force plastique des nuages, Radio humaine), Oran (Quand les poèmes colonisèrent notre pays). 

She has built up her career as a theater performer with Denis Lebert (Bérénice), François Tizon (Les jeunes filles), Julie Kretzschmar (Sosies); Anne-Laure Pigache (Pourparlers), Joao Fiadeiro (Où va la lumière quand elle s'éteint?), Sandra Iché (Droite gauche).

Since 2015, she has lived in Marseille and joined 2 associations, one, Mot à mot, involved in language training for people living on the margins of society, and the other, An 02, involved in supporting a residents' union (Collectif d'Habitant.e.s Organisé.e.s du 3è). Trained in these contexts in the tools of popular education, she co-leads artistic actions in working-class neighborhoods. She is a contributor to the magazine Rodeo; she published Inséparable, a graphic novel, in 2016 and co-directed Place du 5 novembre in 2020 with the November 5 collective, based on texts by Serge Valetti, in tribute to the victims of the Rue d'Aubagne collapses. She has been involved with the Travaux Publics collective since 2019, and in 2022 will co-produce Le social brû(il)le produced by the MC93 as part of the Nouveaux Commanditaires program.

SITE INTERNET


URBAN SCÉNOS MAYOTTE

avec Julie Kretzschmar

Déplace 

Extraits de texte 

Julie : Lénaig, tu fais quoi ? 

 Lénaig: Je vais mettre de l’anti-moustique

 Julie: Tu le laisses sur le bord du plateau, comme si quelqu’un en a besoin, il faut juste le remettre à la place. 

…. ( plus loin) 

Moi mon hypothèse c’est qu’ils ont voulu se défaire de cette ambiguïté un peu bizarroïde  du sens des outre-mer et se donner à une appellation plus noble : ultramarin. 

Ultramarin. 

Ça me fait penser à une pub de dentifrice.

J’entends l’appel de l’agence de voyage, l’ailleurs, l’évasion, la célébration de l’ile perdue, le bleu intense, le bleu au-delà des mers, le bleu ultramarin, le Bateau ivre, 

« Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur,
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d’azur,

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient couler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs »  

Rimbaud.

Dans ma famille ils sont tous marins en Bretagne, ça ne nous est jamais venu à l’esprit de dire : on est une famille ultramarine alors que la banane…

La banane des Antilles, celle du salon de l’agriculture, elle s’est transformée en « banane ultramarine » ; au salon du livre, nos écrivains d’outre-mer qu’on appelle les écrivains ultramarins sont désormais conviés à réfléchir à la « dimension ultramarine » de leur écriture ; Et jusqu’à François Fillon, premier ministre en 2011 qui rend hommage au soldat réunionnais mort en Afghanistan et loue sa « fougue ultramarine » !

« Je ne suis pas un « Ultramarin », affirme un écrivain martiniquais, et je refuse cette idée que l’on puisse mettre des peuples différents, avec des pensées et des destins différents, dans un simple « Outre-mer »




À la nuit tombée, le public assiste à une représentation du spectacle « Déplace » conçu et interprété par Julie Kretzschmar et Lenaïg Le Touze assistées à la régie par Didje et Assad le jeune comorien sans papier rencontré le 1er août lors d’une première visite dans le quartier.