Magalie Grondin


Magalie Grondin, plasticienne, s’est construit un parcours riche et jalonné de multiples expériences, en tant que céramiste et designer indépendante — avec la création notable de sacs et bijoux en matériaux recyclés —, puis en tant qu’artiste. Formée à l’école Supérieure d’Art de la Réunion, elle a construit sa démarche artistique autour de son rapport complexe à l’île de La Réunion, dont sa famille est originaire, explorant les méandres de ses identités multiples, individuelles et collectives, de l’exil, et des relations sensibles au(x) corps, en peinture, volume, installation et photographie. 

Elle participe à la résidence Play Urban à Mayotte en 2021 et depuis elle voyage au Cameroun, à Mayotte et Madagascar ou elle mène des recherches autour des conditions de vie des populations indo-océaniques, africaines et plus particulièrement autour de la question féminine. 

Patricia de Bollivier – Docteure en Sciences de l’art – ancienne directrice de l’ESA Réunion (2014- 2022) 

Magalie Grondin, a visual artist, has built up a rich and varied career, first as an independent ceramist and designer - with the notable creation of bags and jewelry in recycled materials - and then as an artist. Trained at the Ecole Supérieure d'Art de la Réunion, she has built her artistic approach around her complex relationship with the island of La Réunion, from which her family originates, exploring the twists and turns of its multiple identities, both individual and collective, of exile, and of sensitive relationships to the body(ies), in painting, volume, installation and photography. 

She took part in the Play Urban residency in Mayotte in 2021, and since then has traveled to Cameroon, Mayotte and Madagascar, where she has conducted research into the living conditions of Indo-Oceanic and African populations, with a particular focus on women's issues.

PLAY>URBAN-MAYOTTE-2021


URBAN SCÉNOS MAYOTTE

préparation de chants pour le Manzaraca, le grand mariage
une femme râpe le bois de santal sur le corail pour préparer un masque de beauté et de soin: le tsindzano
une femme prépare les ingrédients avant d’écraser le piment avec la tomate et l’oignon pour faire un rougail

7 août, atelier peinture avec des enfants du quartier et Mohamed Chaanbani

7 August a painting workshop with local children and Mohamed Chaanbani



































Atelier écriture et discussion avec Dushime M. Clément et un groupe de jeunes filles ainsi que quelques garçons

Writing and discussion workshop with Dushime M. Clément and a group of girls as well as a few boys.


Un lieu qui vit grâce à ses habitants

Qui donne à voir à la fois des habitants heureux et malheureux

Une douleur à la fois amère et délicieuse,

Pour ceux qui se sentent à leur place et pour ceux 

Qui ont peur d’être chassés un jour

Des familles qui vivent dans ce lieu misérable pour ceux qui n’y sont pas

La nuit le lieu devient tout noir par manque de courant dans certains coins

Il ya également la pollution, les déchets qui entourent les habitations.

Malgré les difficultés qui touchent ces êtres merveilleux, le sourire est toujours sur leurs visages car l’avenir de ce lieu, c’est leurs enfants.

L’espoir fait vivre. Amour, éducation, réussite à toute cette jeunesse et leurs familles !

La Vigie est un lieu qui deviendra un lieu de guérison et plus un lieu de blessures.

Ce lieu qui va raconter une histoire un jour.

                                                                                       Raïna


Lors de l’atelier d’écriture du matin les jeunes femmes ont écrit sur la Vigie, ce qu’elles en pensent, ce qu’elles y vivent… Le projet se poursuit l’après midi par la sélection d’une série de phrases emblématiques qui traduites en shimaore seront peintes sur des tôles dans le quartier. Atelier mené par Magalie Grondin.

During the morning writing workshop, the young women wrote about the Vigie, what they think of it, what they live there... In the afternoon, the project continued with the selection of a series of emblematic phrases which, translated in shimaore, will be painted on metal sheets in the neighborhood. Workshop led by Magalie Grondin.

Photos Magalie Grondin et Leyla Rabih



Avec les jeunes femmes qui l’accompagnent et qu’elle accompagne, les tôles de la rue Saïd Mconi La Vigie sont entièrement peintes, transformant fortement l’image de cette partie de quartier, on pense à l’action artistico-politique d’un maire de Tirana, faute de pouvoir rapidement sortir sa ville d’un marasme économique décide dans un premier temps de peindre tous les bâtiments de couleurs vives pour transformer en premier lieu la perception que les habitants avaient de la tristesse de leur environnement. La réponse peut paraître cosmétique à certains, elle n’en offre pas moins une modification psychologique non négligeable.

Together with the young women she accompanies, the metal sheets of rue Saïd Mconi La Vigie are entirely painted, greatly transforming the image of this part of the neighborhood. We're reminded of the artistic-political action of a mayor of Tirana, who, unable to quickly pull his city out of an economic slump, decides to start by painting all the buildings in bright colors, in order to first transform the inhabitants' perception of the sadness of their surroundings. The answer may seem cosmetic to some, but it nonetheless offers a significant psychological change.



Pour la visite de la rue peinte par Magalie Grondin et le groupe de jeunes femmes du quartier, celles-ci accueillent le public aux sons d’un m’biwi.


photos @ François Duconseille


Magalie et son équipe