PORT-AU-PRINCE / 2015

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résidence et festival conçus et réalisés à Port-au-Prince par

 residency and festival built and realized in Port-au-Prince by

ScU2 & 4 Chemins

16 novembre 2015 – 28 novembre 2015

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Urban Scénos Port-au-Prince #1 Website

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VIDÉOS DU PROJET

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Artistes

Catherine Boskowitz (France), Maksaens Denis (Haïti), François Duconseille (France), Anahita Hekmat (USA-Iran), Judith Hofland (Pays-Bas), Jean-Christophe Lanquetin (France), Androa Mindre Kolo (RDCongo), Nathania Pericles (Haïti), Sello Pesa (Afrique du Sud), Beatrice Santiago Munoz (Porto Rico), Nina Støttrup Larsen (Danemark),  ScU2  (France)

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Commissaires associés

(ScU)2 

(François Duconseille & Jean-Christophe Lanquetin)

4 Chemins

(Guy Régis Junior)

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La présence des Scénos Urbaines à Port au Prince se structure sur deux années. En 2015 une série de propositions par une dizaine d’artistes invités préfigurent la résidence 2016 : performances, projections, installations, débats et workshops.

En 2016, une quinzaine d’artistes venus d’horizons divers, mais surtout du Continent Africain et d’Amérique du Sud, aux pratiques multiples traversées par des enjeux de théâtralité, vivront et travailleront en interaction avec le quartier de Bas Peu de Choses et ses habitants pendant un mois. A l’issue de cette résidence un ensemble de projets, installations, performances, spectacles seront présentés dans les espaces urbains du quartier, à destination de ses habitants.

La question centrale du projet est celle de la théâtralité, au delà des conventions du Théâtre, de la scène, et de leur persistance, ce sont les formes de théâtralité(s) présentes ou émergentes dans les espaces urbains qui guideront le regard et les actes que les artistes invités y poseront: performance, danse, son, photographie, installation, texte, conte… Poser la question du ‘théâtre’ est une manière d’interroger cette notion, sa pratique, ses lieux et espaces, son histoire, ici dans le contexte de Port au Prince – Haïti, mais aussi au delà dans les villes – particulièrement les villes émergentes qui sont probablement aujourd’hui les principaux espaces de théâtralité(s) contemporaines. C’est aussi le territoire de prédilection des Scénos Urbaines développées depuis 2002 à Douala autour d’un principe d’inscription fort dans l’urbain, manière d’en pousser les potentialités en termes de geste artistique. La théâtralité a toujours été sous-jacente au projet, du fait aussi de l’importance de la relation aux publics. Nous choisissons ici de l’interroger explicitement.

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Les Scénos Urbaines de Port-au-Prince par Jean-Christophe Lanquetin

La théâtralité construit nos vies. Elle est processus d’intensification, d’isolation, d’infusion dans le flux du quotidien, multiple et bouillonnant de la ville : pratiques des gens chargées d’esthétique, d’agencements, de performatif, d’énergies. Il s’agit d’attirer l’attention. La théâtralité n’est pas le théâtre, même si tous deux sont liés via  notamment des mécanismes de mise à distance afin de penser, (théâtralité et théorie sont proches). Elle s’inscrit, souvent incomplète, fragile, « inconsistante, la théâtralité en somme », disait Jean Genet – dans le flux de nos vies. Elle n’a pas besoin de s’isoler, elle n’a pas besoin d’une scène, d’un cube noir ou blanc. Est elle cadrage ? Elle est
mouvement des têtes, instant perçu, son qui nous parvient. Elle se perd dans une multitude de micro actions, de gestes fugaces, de tentatives d’apparaître. Nous les voyons, ou pas, cela dépend du hasard, de la
distance, de notre point de vue, de notre présence. Ce qui se perd compte autant pour la texture de l’urbain que ce que nous attrapons, voyons. La théâtralité façonne la ville : agencement des vitrines, rythme des pas, ‘show up’ de habillement (se montrer), présence des mondes invisibles, balancement de la marche en groupe ou isolé, proto-chorégraphie, tissu sonore… L’infra ordinaire dirait Georges Perec. A Port au Prince elle est partout, extrêmement présente, souvent hyper visible, aussi bien dans le quotidien que lors d’événements singuliers. Cette ville est une puissante surface d’inscription esthétique, politique, performative, textuelle, fictive. La question que nous nous posons lors de ces Scénos Urbaines est d’expérimenter des manières de créer avec la théâtralité de l’urbain. Comment faire performance, geste artistique et comment en s’inscrivant dans la ville, dans les rues, prendre en compte le contexte à nos projets, en particulier, surtout, les habitants. La singularité politique des Scénos est d’inventer des actes de création à destination de tous, sans avoir à les isoler dans un cube, qu’il soit blanc ou noir.
Il s’agit d’aller au devant des publics, des gens, donc au coeur de la ville. Via des dispositifs d’intensification, des ralentissements ou des accélérations, la fabrication de figures, l’apparition de signes, d’objets, de corps, le déploiement d’actions, l’infusion d’idées, de gestes ; des processus de création partagés qui façonnent une expérience bien au delà d’une présence de spectateur. Une co-présence active où les rôles s’interchangent dans l’espace temps d’un geste de création. Qu’elle soit quasi invisible ou hyper visible, une performance collective, esthétique, sociale, mystique, politique, artistique.
Dans une porosité avec le contexte.
La théâtralité peut y aider.
Peut-on se passer d’une scène ?

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avec le soutien de Pôle Sud (Centre de développement chorégraphique de Strasbourg) et du KVS (Bruxelles)

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